Alexis Hardy
texte paru lors de l’exposition
‘ouvrir les parenthèses’
avec Elisa Bertin et Virginie Levavasseur,
Chapelle Saint-Germain-des-Vaux
Septembre 2025, La Hague
Depuis avril 2024, l’association l’aalcôve accueille en résidence des artistes émergent·e·s dans La Hague, au sein de l’atelier de l’artiste Virginie Levavasseur. Cette initiative répond à une double volonté : renforcer la présence artistique sur le territoire et valoriser sa richesse géologique, sa biodiversité, ainsi que celles et ceux qui y vivent. Par ces invitations, l’aalcôve fait de l’atelier un espace poreux, à la fois lieu de vie, de transmission et d’expérimentation artistique.
L’exposition Ouvrir les parenthèses réunit trois artistes : Élisa Bertin (résidente en novembre 2024), Amentia Siard Brochard (janvier 2025) et Virginie Levavasseur. Elle témoigne des recherches menées durant ces résidences et des liens humains qui s’y sont tissés. Chaque proposition articule une forme de présence au monde : à soi, à l’autre, au paysage. Elles interrogent l’espace domestique, le geste artistique et notre rapport au temps.
Le travail d’Amentia Siard Brochard se développe à la croisée de la fiction, de la mémoire et des imaginaires collectifs. Son film Journée Space (2025), réalisé pendant sa résidence, prend pour décor les paysages de La Hague. Il nous plonge dans un entrelacs de temporalités – passé, présent, futur – où la répétition des motifs crée une forme de tension. Les images évoquent un rêve qui peine à être remémoré, un hors-temps peuplé de résonances et de fragments d’enfance.
Les œuvres Objets suspendus (2023) et Sleeping Oak (2024), prolongent cette réflexion. Par leur forme détournée – entre mobilier domestique et sculpture abstraite –, elles deviennent des objets ambigus, oscillant entre familiarité et étrangeté. Ni tout à fait outils du quotidien, ni tout à fait sculptures, ces pièces semblent en attente d’une altérité. Entre corps absent et simulacre de foyer, la sculpture Heating Ghost (2023) incarne, elle aussi, le lien entre espace intime et espace fictionnel. Figure vaporeuse et flottante, elle évoque à la fois la chaleur du foyer et le souvenir flou d’un espace habité.
Ouvrir les parenthèses, comme quitter l’intimité de l’atelier pour donner à voir ce qui s’y est passé et pour rencontrer l’altérité. L’exposition propose ainsi un autre rapport au présent : mouvant, traversé d’images, de gestes, de récits et de silences. Chaque œuvre devient un lieu d’attention, de fragilité, parfois d’attente. Elles invitent à ralentir, à observer, à ressentir, et se font espace de disponibilité – au monde, au temps, à l’autre.
texte paru lors de l’exposition
‘ouvrir les parenthèses’
avec Elisa Bertin et Virginie Levavasseur,
Chapelle Saint-Germain-des-Vaux
Septembre 2025, La Hague
Depuis avril 2024, l’association l’aalcôve accueille en résidence des artistes émergent·e·s dans La Hague, au sein de l’atelier de l’artiste Virginie Levavasseur. Cette initiative répond à une double volonté : renforcer la présence artistique sur le territoire et valoriser sa richesse géologique, sa biodiversité, ainsi que celles et ceux qui y vivent. Par ces invitations, l’aalcôve fait de l’atelier un espace poreux, à la fois lieu de vie, de transmission et d’expérimentation artistique.
L’exposition Ouvrir les parenthèses réunit trois artistes : Élisa Bertin (résidente en novembre 2024), Amentia Siard Brochard (janvier 2025) et Virginie Levavasseur. Elle témoigne des recherches menées durant ces résidences et des liens humains qui s’y sont tissés. Chaque proposition articule une forme de présence au monde : à soi, à l’autre, au paysage. Elles interrogent l’espace domestique, le geste artistique et notre rapport au temps.
Le travail d’Amentia Siard Brochard se développe à la croisée de la fiction, de la mémoire et des imaginaires collectifs. Son film Journée Space (2025), réalisé pendant sa résidence, prend pour décor les paysages de La Hague. Il nous plonge dans un entrelacs de temporalités – passé, présent, futur – où la répétition des motifs crée une forme de tension. Les images évoquent un rêve qui peine à être remémoré, un hors-temps peuplé de résonances et de fragments d’enfance.
Les œuvres Objets suspendus (2023) et Sleeping Oak (2024), prolongent cette réflexion. Par leur forme détournée – entre mobilier domestique et sculpture abstraite –, elles deviennent des objets ambigus, oscillant entre familiarité et étrangeté. Ni tout à fait outils du quotidien, ni tout à fait sculptures, ces pièces semblent en attente d’une altérité. Entre corps absent et simulacre de foyer, la sculpture Heating Ghost (2023) incarne, elle aussi, le lien entre espace intime et espace fictionnel. Figure vaporeuse et flottante, elle évoque à la fois la chaleur du foyer et le souvenir flou d’un espace habité.
Ouvrir les parenthèses, comme quitter l’intimité de l’atelier pour donner à voir ce qui s’y est passé et pour rencontrer l’altérité. L’exposition propose ainsi un autre rapport au présent : mouvant, traversé d’images, de gestes, de récits et de silences. Chaque œuvre devient un lieu d’attention, de fragilité, parfois d’attente. Elles invitent à ralentir, à observer, à ressentir, et se font espace de disponibilité – au monde, au temps, à l’autre.