Elodie Antoine
extrait du texte général paru lors de l’exposition ‘A la volée’
Centre des cultures contemporaines le 109
Mai 2023, Nice
L’exposition A la volée réunit les lauréats du Prix Jeune Création : Mouna Bakouli, Johan Christ-Bertrand (2018) et Amentia Siard Brochard (2019).
(...)
Ayant recours à des formes et des procédés distincts, les œuvres d’Amentia Siard Brochard témoignent elles aussi d’une réflexion sur la fragilité, celle de nos certitudes, face au monde qui nous entoure. Pour ce faire, l’artiste questionne la dimension multiple du point de vue – espaces et situations - d’où émerge le regard.
La vidéo The breath of Waves (2022) donne à voir un lieu, Gorbitz (quartier en périphérie de Dresde), à travers différents points de vue : via Google Earth, via des images captées dans l’appartement d’une barre d’habitation, ou via celles de ses abords. Ces différentes occurrences sont associées et/ou superposées à des images et des sons qui évoquent le milieu aquatique. A l’écran, une main est immergée, l’eau coule, des gouttes de pluie se répercutent au sol, le son varie de l’ondée à l’orage. Les fluides semblent irriguer ces espaces à l’image des canalisations souterraines de l’ancienne cité socialiste, offrant la possibilité d’une perception différente faisant appel à l’imaginaire. La diversité des points de vue sur ce quartier de Gorbitz génère de nouveaux espaces mentaux et des temporalités distinctes. L’exercice du regard porté proposé par l’artiste permet d’explorer la courbure poétique de l’espace-temps.
L’oeuvre Miraría (2023) résonne avec cette dichotomie. Emprunte de l’esthétique des postes de sécurité des plages azuréennes, elle suggère un point de vue dominant, un regard imaginaire. Celui que nous pourrions avoir depuis ce poste, celui qu’un observateur autre aurait sur nous en surplomb. Des regards et des points de vue qui dans ce cas précis s’inscrivent dans un temps long, un temps qui se prolonge. Facilement identifiable, Miraría invite néanmoins le spectateur à se projeter de manière ambiguë sur un objet dont il connaît pourtant l’usage et les fonctions. Dépossédée de sa rampe d’accès et donc close sur elle-même, réduite à une structure neutre, elle favorise projections et sombres fantasmes. Des néons, non fonctionnels, que l’artiste aime à qualifier de « grimés », amplifient la dimension antithétique de la sculpture.
extrait du texte général paru lors de l’exposition ‘A la volée’
Centre des cultures contemporaines le 109
Mai 2023, Nice
L’exposition A la volée réunit les lauréats du Prix Jeune Création : Mouna Bakouli, Johan Christ-Bertrand (2018) et Amentia Siard Brochard (2019).
(...)
Ayant recours à des formes et des procédés distincts, les œuvres d’Amentia Siard Brochard témoignent elles aussi d’une réflexion sur la fragilité, celle de nos certitudes, face au monde qui nous entoure. Pour ce faire, l’artiste questionne la dimension multiple du point de vue – espaces et situations - d’où émerge le regard.
La vidéo The breath of Waves (2022) donne à voir un lieu, Gorbitz (quartier en périphérie de Dresde), à travers différents points de vue : via Google Earth, via des images captées dans l’appartement d’une barre d’habitation, ou via celles de ses abords. Ces différentes occurrences sont associées et/ou superposées à des images et des sons qui évoquent le milieu aquatique. A l’écran, une main est immergée, l’eau coule, des gouttes de pluie se répercutent au sol, le son varie de l’ondée à l’orage. Les fluides semblent irriguer ces espaces à l’image des canalisations souterraines de l’ancienne cité socialiste, offrant la possibilité d’une perception différente faisant appel à l’imaginaire. La diversité des points de vue sur ce quartier de Gorbitz génère de nouveaux espaces mentaux et des temporalités distinctes. L’exercice du regard porté proposé par l’artiste permet d’explorer la courbure poétique de l’espace-temps.
L’oeuvre Miraría (2023) résonne avec cette dichotomie. Emprunte de l’esthétique des postes de sécurité des plages azuréennes, elle suggère un point de vue dominant, un regard imaginaire. Celui que nous pourrions avoir depuis ce poste, celui qu’un observateur autre aurait sur nous en surplomb. Des regards et des points de vue qui dans ce cas précis s’inscrivent dans un temps long, un temps qui se prolonge. Facilement identifiable, Miraría invite néanmoins le spectateur à se projeter de manière ambiguë sur un objet dont il connaît pourtant l’usage et les fonctions. Dépossédée de sa rampe d’accès et donc close sur elle-même, réduite à une structure neutre, elle favorise projections et sombres fantasmes. Des néons, non fonctionnels, que l’artiste aime à qualifier de « grimés », amplifient la dimension antithétique de la sculpture.